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5 octobre 2009 1 05 /10 /octobre /2009 18:56

 

 

 

La période actuelle est marquée par le thème de la reprise. La croissance est passée en territoire positif en France, en Allemagne, au Japon et aux Etats-Unis à la fin de ce trimestre vraisemblablement.

 

Les grandes banques américaines ont annoncé des bénéfices records, l’indice ISM est supérieur à 50, le marché immobilier se stabiliserait (augmentation des ventes depuis 3 mois). On pourrait résumer la situation, en disant : la crise, quelle crise.

 

Mais la fin du mois de septembre a surtout était marqué par le réveil, en fanfare, de l’or. Certains analystes ont même été jusqu’à se poser la question de savoir quelle mouche l’avait piqué. En effet malgré un taux d’inflation négatif dans l’ensemble des pays de l’OCDE, l’envolée des marchés actions, des matières premières et du pétrole, l’or a été taquiné ses plus hauts historique (1024 dollars le 14 septembre).

 

L’or est en réalité au centre d’une problématique complexe qui lie la reprise économique, les anticipations inflationnistes, la crise du dollars. Dans les mines de charbon, les mineurs utilisaient un canari pour les prévenir de l’imminence d’un coup de grisou. L’or joue en quelque sorte le même rôle.

 

L’analyse technique du marché de l’or :

 

L’or s’inscrit dans un canal haussier de très long terme qui a commence en 2001, même s’il a atteint son niveau record en 1980 à 850 dollars l’once, ce qui le situerait à 2200 dollars, de nos jours, en tenant compte de l’inflation.

 

Si on passe à une échelle de temps plus courte (2 ans en données hebdomadaire), on observe sur le schéma 1, un canal baissier de long terme qui va du 29 octobre 2007 au 20 janvier 2008. Le point haut, de ce canal, se situe à 1034 dollars où l'or ateint son record historique( le 17 mars 2008 ). Quant au point bas, il se situe à 683 dollars l'once d'or (le 24octobre) . Il s’agit d’un canal d’une très grande largeur (en rouge sur le schéma1).

 

On observe ,ensuite, à partir du 31 octobre 2008, un canal haussier peu large (en vert sur le schéma 1) qui prend fin le 6 mars 2009. Le point haut de ce canal se situe à 1007 dollars l'once (le 21 février 2009). 

 

Les cours s’inscrivent, à partir de mars, dans un triangle à plat (en bleu sur le schéma 1), en dessinant un structure en double creux / bottom (en W). Il s'agit d'une figure originale puisqu'il ne s'agit pas d'une figure de retournement mais de consolidation / continuation (de la hausse).

Le premier point bas se situe à 869 dollars et le second à 912 dollars. Quant à la ligne de coût elle se situe à 980 dollars (ligne horizontale bleu sur le schéma1).

 

 


               Schéma 1 : Gold - continuous contract (EOD) INDX, deux ans en données hebdomadaires.

               Source : Stockcharts.com

 

 

L’objectif théorique que l’on peut viser, consiste à reporter vers le haut (à partir de la ligne de coût), la différence entre le premier point bas (869) et la ligne de coût, soit 1091 dollars l’once d’or.

 

La structure en double creux (bottom) ne sera validée que si les cours enfoncent la ligne de coût, ce qui s’est passé effectivement le 4 septembre grâce à un marubozu haussier qui sortira, en outre, du triangle par le haut. Il s’agit d’une structure haussière particulièrement forte en analyse technique.

 

Il faut, en outre, remarquer la facilité avec laquelle il enfonce la résistance majeur des mille dollars l’once; pour finir, en clôture, le 14 septembre à 1007 dollars l’once, même s’il clôture le 25 septembre à 990 dollars l’once.

 

Quant aux indicateurs techniques il accompagnent cette structure haussière, le RSI est proche de la zone de surachat et le MACD est en territoire positif et il est supérieur à la ligne de signal.

 

Il faut aussi remarquer que les moyennes mobiles à 20 et 50 jours soutiennent le mouvement puisque la première croise la seconde par le haut et que les cours sont supérieurs à la moyenne mobile à 20 jours.

 

D’un point de vue graphique, le véritable test sera le franchissement 1034 dollars l’once, dans ce cas on pourra viser les 1091 dollars, voire 1200 dollars puisqu’il n’existe plus de résistance majeur.

 

En revanche, dans le cas, où les 980 dollars serait enfoncé par le bas, on pourrait envisager le retour vers les 912, voire les 869 dollars l’once.

 

L’analyse technique nous permet de comprendre la psychologie du marché, mais il faut, avant tout, comprendre le scénario qui se cache derrière celle-ci.

 

L’or est au centre, en réalité, d’un scénario complexe qui lie la reprise économique, les anticipations inflationnistes et la crise du dollar.

 

L’or est devenu une monnaie (une devise) internationale de second rang :

 

En effet le marché de l’or est déterminé par des facteurs exogènes. Son éclat dépend de trois facteurs qui sont étroitement imbriqués : le dollar, les taux et l’inflation.

Une politique de taux accommodante comme celle menée actuellement par l’ensemble des banques centrales lui est favorable.

La faiblesse actuelle du dollar, lui permet de jouer le rôle d’une sorte de couverture contre les éventuelles glissades du billet vert. Enfin, l’or se nourrit surtout des anticipations de remontée de l’inflation.

 

1) Le nouveau scénario des grands investisseurs :

 

Quand l’or se réveille de manière aussi soudaine et avec autant de force, il agit traditionnellement comme un indicateur avancé et fiable des pressions inflationnistes. La chose peut paraître surprenante puisque nous sommes dans une situation où le taux d’inflation est négatif dans l’ensemble des pays de l’OCDE.

On peut attribuer cela, à la forte baisse du pétrole et des matières premières, jusqu’en mars 2009 ainsi qu’à la déflation qui pousse les entreprises à réduire leur prix et les salariés à baisser leurs salaires.

 

D’un autre coté, l’extrême relâchement de la politique monétaire, auquel s’ajoute la dépense de sommes colossales pour stabiliser le système financier, a créé une bulle d’actifs, due à l’injection massive de liquidités sur les marchés financiers et ceux des matières premières.

 

On peut donc dire que l’augmentation actuelle du prix des actifs par rapport à leur niveau de mars repose à la fois sur des anticipations, trop optimistes, de reprise rapide de la croissance vers son niveau potentiel et sur une bulle de liquidités qui fait augmenter le prix du pétrole et des actions de manière trop rapide et précoce.

 

Les investisseurs ont donc compris que la reprise serait de faible ampleur et qu’il y a un risque non négligeable de récession à double détente (en W). Pourquoi ?.

 

Tout d’abord, parce que la consommation ne peut pas repartir. Les ménages doivent se désendetter à cause du dégonflement de la bulle immobilière, puisqu’ils ont vu leurs dettes augmenter et leurs patrimoine se réduire. L’augmentation actuelle du chômage renforce ce mécanisme, d’autant plus que les banques ont réduit leurs encours de crédit. La reprise ne peut pas s’appuyer sur la consommation. Il n’est plus possible de stimuler la croissance par l’endettement.

 

Dans ce contexte les entreprises n’ont aucun intérêt à investir, d’autant plus qu’il existe d’importantes surcapacités de production. Le taux d’utilisation des capacités de production est passé, aux Etats-Unis, de 78% à 68%.

A cela vient s’ajouter la réduction des encours de crédit par les banques en direction des entreprises, ce qui implique la faillite de nombreuses PME, grandes pourvoyeuses d’emploi.

Dans la phase actuelle les entreprises reconstituent leurs stocks (fin du déstockage).

La reprise ne peut donc s’appuyer sur l’investissement. L’insee prévoit une baisse de l’investissement industriel, en France, de 28% en 2009.

 

Enfin le commerce international est en panne, baisse prévue de 10 % en 2009. Seules lueurs d’espoir, le rebond de la croissance dans les grands pays émergents : la Chine, l’Inde et le Brésil, mais ceux-ci ont mis en place des plans de relance essentiellement centrés sur leurs marchés intérieurs. Le plan chinois privilégie, d’ailleurs, le made in china.

La reprise ne peut s’appuyer donc sur le redémarrage des exportations.

 

Au terme de ce raisonnement, il est facile de comprendre que la reprise actuelle s’appuie essentiellement sur la fin du déstockage des entreprises (c‘est d‘ailleurs l‘hypothèse de Janet Yellen, la directrice de la Fed de San Francisco), mais aussi en partie sur les effets des plans de relance (mesures favorisant la consommation comme la prime à la casse par exemple).

 

La fin de la récession ne signifie pas la fin de la crise. Pourquoi?.

Prenons l’estimation la plus simple : la comparaison du PIB réel, aux Etats-Unis, depuis le début de la récession avec ce qu’il aurait été si l’économie avait continué à croître au même rythme que de 1999 à 2007, comme le montre le schéma 2.

 

                                                                  Schéma 2.

 

Dans ce cas on s’aperçoit qu’il se situe 8% en dessous de là où il devrait être. Cela se traduit par une perte de production à un rythme supérieur à 1000 milliards de dollars par an et un chômage de masse. L’économie américaine continuera à enregistrer ces pertes même si le PIB croit à nouveau tant que l’écart n’aura pas été comblé (l’output gap).

 

D’un autre coté, une récession à double détente est possible, puisque le coups de pouce de la relance budgétaire s’estompera dans quelques trimestres. Ensuite parce que l’élan que nous observons aujourd’hui est lié à la reconstitution des stock des entreprises, ce qui ne se produira qu’une seule fois

 

Si on fait référence à la récession de 2001, on se rend compte que la reconstitution des stock a fait remonter la croissance entre le quatrième trimestre 2001 et le premier trimestre 2002, puis a quasiment disparu, ce qui a entraîné une contraction de l’activité assez proche d’une récession en W (double dip), comme le montre le shéma3.

 

                                                    Schéma 3.

 

La conclusion des investisseurs est simple, les Etats vont continuer à s’endetter afin de soutenir la reprise. A l’issue du G20, ils ont convenu du maintien des plans de relance ainsi que des mesures en faveur du système financier, ce qui a fait monter les marchés.

 

L’augmentation de l’endettement public explique le retour des anticipations inflationnistes.

 

2) Le canari dans la cage : comment expliquer le retour des anticipations inflationnistes.

 

Si les Etats continuent à s’endetter afin de soutenir la reprise, cela pose un problème majeur pour les Etats-Unis qui détiennent la monnaie de réserve internationale : le dollar.

En effet le dollar a baissé vis à vis de l’Euro depuis mars, d’environ 17 %. Or la principale qualité d’une monnaie de réserve internationale, c’est de conserver la valeur.

 

Si les Etats-Unis continuent à s’endetter afin de soutenir la reprise, ce qui est la seule solution envisageable d’un point de vue économique, alors que le déficit budgétaire, pour 2009, représente 12% du PIB. Cela aura pour conséquence une baisse supplémentaire du dollar. Il est donc certain, dans ce cas, que la Chine et les autres grands pays émergents, ainsi que les investisseurs non résidents, réduiront leurs achats de bon du trésors, ce qui aura pour effet de faire augmenter les taux longs.

La baisse du dollars a fait perdre, environ, à la Chine deux milliards de dollars.

 

M. Chieng (ancien vice-président du parti et ambassadeur itinérant de l’économie chinoise) a déclaré ainsi, lors d’un symposium au lac de Côme, apparemment sans langue de bois : 

que : "l’or était tout à fait une alternative au dollar, mais que les Chinois ne pouvaient faire que des achats mesurés pour ne pas déséquilibrer les cours", 

que "Si la Fed continuait à créer des dollars à partir de rien pour racheter des bons du trésor, alors le dollar chuterait et l’inflation aux USA réapparaitrait sous une à deux années", 

que "la Chine ne pouvait se désengager brutalement, mais que désormais, les recettes de changes supplémentaires seraient diversifiées en Yen, en euro, autres devises et or".

 

Les déclarations de M. Chieng montre bien que les Etats-Unis seront obligés de monétiser une partie de plus en plus importante de la dette public, ce qui fera augmenter l’inflation à moyen terme.

 

Kenneth Rogoff (ancien chef économiste du FMI et professeur à Harvard) a bien résumé la situation. Il a expliqué, en effet, que pour revenir à une dette acceptable, il faudrait faire augmenter la pression fiscale aux Etats-Unis de 80% pendant 10 ans, ce qui lui paraît impossible. La seule solution consiste donc à faire passer le taux objectif d’inflation de la FED à 5%, ce qui permettrait de réduire sur la même période la dette de 50 %.

 

On pourrait résumer la situation en disant que les Etats-Unis ne peuvent pas réduire leur déficit budgétaire car cela entraînerait une contraction de l’activité et que la baisse du dollar est un symptôme de l’inflation existant dans le système.

Les investisseurs parie donc sur le fait que la création monétaire due à la monétisation de la dette publique sera supérieur, à terme, à la destruction monétaire due à la contraction des encours de crédit (baisse, en rythme annuel, de 14% des encours de crédit, entre juin et août et de 5 % de la masse monétaire (M3)).

 

En conclusion l’or est au centre d’une problématique complexe qui repose sur une reprise de faible ampleur, voire une récession en forme de W, sur l’augmentation de l’endettement public américain et la baisse du dollar ainsi que sur des anticipations de retour de l’inflation à moyen terme.

Ce scénario permet de comprendre pourquoi l’analyse technique présente une tendance haussière si forte (la résistance des 1000 dollars l’once est devenu un support). L’or n’est pas simplement une valeur refuge en cas de crise financière. Le métal jaune est devenu une monnaie internationale de second rang.

 

Les hausses significative de l’or obéissent toujours au même schéma : réveil en fanfare de l’or (première phase), puis arrivée sur le marché des investisseurs institutionnels qui amènent des capitaux frais (deuxième phase) : Nortwestern Mutuel (3ème compagnie d’assurance vie aux Etats-Unis) a investi 400 millions de dollars dans l’or physique, John Paul son (gérant de Hedge fund qui avait anticipé la crise des subprimes) a investi 2,9 milliards de dollars sur l’or dans le plus gros ETF.

 

L’or pourrait donc battre tous les records et se situait à 1250 dollars l’once d’or, voire entre 1250 et 1500 dollars. L’or continue à briller de mille feux parce qu’il est devenu une sorte de monnaie internationale de substitution vis à vis du dollar.

 

 

 

 

 

 

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commentaires

N
PROPAGER! Je veux dénoncer Philippe Ballesio et Rosalie Lai Ballesio pour les escroqueries qu'ils font à travers le web btcmt4, aidez s'il vous plaît à répandre de sorte que personne ne tombe amoureux de ce genre de trucs, beaucoup de gens ont perdu leur argent en faisant confiance à ces gens qui résident actuellement à Londres, ne le laissez pas continuer, demain pourrait vous arriver
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